- BOUSTROPHÉDON
- BOUSTROPHÉDONBOUSTROPHÉDONMode d’écriture archaïque (on l’observe chez l’enfant ainsi que chez certains malades mentaux), le boustrophédon consiste à tracer les lignes alternativement de gauche à droite et de droite à gauche, comme le bœuf (bous en grec) labourant le champ (strophein , tourner) trace les sillons continus. Cette façon d’écrire se rencontre dans des langues aussi différentes que le sudarabique et l’étrusque, le vieux grec et celle des Indiens Cuna (Panamá), le cananéen ou le latin; elle concerne aussi bien les pictogrammes que les écritures syllabiques ou alphabétiques.À la succession des paroles ou des idées correspond la continuité graphique. «Aller à la ligne» est un artifice dont l’utilité dépend de la nature du support. Le boustrophédon et l’écriture en spirale du disque de Phaïstos résolvent le même problème d’enchaînement, mais la lecture en colimaçon diffère de la lecture en boustrophédon, car la première suppose le déplacement circulaire du support, tandis que la seconde passe par l’inversion des lettres non symétriques par rapport à un axe vertical.⇒BOUSTROPHÉDON, subst. masc.PALÉOGR. Type d'écriture archaïque utilisé par les orientaux et les Grecs, imitant le mouvement des sillons tracés dans un champ, et dans lequel une ligne se lit de gauche à droite, la suivante de droite à gauche, et ainsi de suite alternativement. Écriture, écrire en boustrophédon (cf. CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem, t. 1, 1811, pp. 56-57). Du côté sud de l'église [Saint-Savin] les fresques présentent (...) l'apparence de deux lignes d'écriture boustrophédon (MÉRIMÉE, Ét. sur les arts au Moy. Âge, 1870, p. 193).— P. anal. [En parlant d'une démarche] En boustrophédon :• ... partant d'un mur il visait un angle et marchant ainsi parallèlement à la sortie atteignait l'autre mur, là donnait un coup supplémentaire et repartait en boustrophédon.QUENEAU, Les Enfants du limon, 1938, p. 194.Rem. 1. Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845 et Nouv. Lar. ill. signalent la forme synon. boustrophe, subst. fém. (déjà dans Trév. 1752). 2. BESCH. 1845 et Lar. 19e attestent un emploi adj., avec une forme fém. inscription boustrophédone; var. boustrophé ou bustrophé.Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. XVIe s. (VIGENÈRE, Philostrate dans DELB. Rec. dans DG). Boustrophedon, transcription du gr.
(de
« bœuf » et
,
« qui se meut en tournant ») adv., littéralement « en tournant d'une ligne à l'autre, comme les bœufs d'un sillon à un autre » i.e. « en écrivant alternativement de gauche à droite, puis de droite à gauche » mode d'écriture usité dans des inscriptions grecques anciennes (Euphorion dans LIDDELL-SCOTT). Fréq. abs. littér. :1.
boustrophédon [bustʀɔfedɔ̃] n. m.ÉTYM. XVIe; adv. grec boustrophêdon, littéralt « en tournant comme les bœufs (d'un sillon à un autre) », de bous « bœuf », strophê « action de tourner », et -don, suff. d'adverbes.❖♦ Didact. Écriture primitive utilisée en Asie Mineure et par les Grecs, dont les lignes vont sans interruption de gauche à droite et de droite à gauche (à la manière des bœufs traçant les sillons d'un champ).0 Asie Mineure. — L'écriture la plus importante à signaler, ce sont les hiéroglyphes dits hittites, gravés surtout sur des murs de palais royaux (environ de − 1300 à − 700). Ils se présentent en lignes horizontales, alternativement de droite à gauche et de gauche à droite, suivant la disposition qu'on appelle du terme grec boustrophédon : à tournée de bœuf (au cours du labour).M. Cohen, l'Écriture, Écriture de la région égéenne, p. 47.♦ Psychol. Mouvement alterné de progression, dans l'écriture ou le déchiffrement.
Encyclopédie Universelle. 2012.